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Le syndrome de l’imposteur : comment accepter ses propres compétences ?

Dernière mise à jour : 15 avr.

Avez-vous déjà eu l’impression de ne pas mériter votre place, malgré vos réussites ? De craindre qu’un jour, quelqu’un découvre que vous n’êtes « pas aussi compétent(e) qu’il le pense » ? Si oui, vous n’êtes pas seul(e). Ce sentiment porte un nom : le syndrome de l’imposteur.


Ce phénomène psychologique, qui touche des millions de personnes, y compris les professionnels les plus brillants, agit comme un filtre déformant entre nos accomplissements et notre perception de légitimité. Derrière une apparente réussite, il s’immisce dans les pensées, alimente le doute et freine l’épanouissement.



Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?


Le syndrome de l’imposteur est une difficulté à s’approprier ses réussites


Le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie, utilisé dans nos moeurs par la pulpart, mais le terme exact est phénomène psychologique identifié par Pauline Clance et Suzanne Imes dans les années 1970. Il se manifeste par une difficulté persistante à reconnaître ses compétences et ses succès, même en présence de preuves objectives. Les personnes qui en souffrent attribuent la plupart du temps leurs réalisations à des facteurs externes, comme la chance ou l’indulgence des autres, plutôt qu’à leur propre mérite.


Êtes-vous un imposteur ?


Ce phénomène entraîne un sentiment constant de tromperie, comme si l’on jouait un rôle et que l’on risquait d’être « démasqué » à tout moment. Dans le monde du travail, cela peut se traduire de différentes manières. 


Par exemple, un jeune manager fraîchement promu peut avoir l’impression que son avancement est dû à un concours de circonstances plutôt qu’à ses compétences réelles, et craindre de ne pas être à la hauteur face à son équipe. De même, une dirigeante invitée à intervenir lors d’une conférence sur un sujet d’expertise, peut douter de sa légitimité, persuadée que d’autres experts seraient plus qualifiés pour prendre la parole. Même les entrepreneurs à succès peuvent être touchés : après une levée de fonds ou un contrat important signé, par exemple ! Ils peuvent s’inquiéter d’être surestimés et redouter que leurs investisseurs ou partenaires découvrent un jour qu’ils ne sont peut-être « pas aussi compétents qu’ils le croyaient ».


Quelles sont les conséquences sur le bien-être et la performance ?


Ne pas se sentir légitime peut avoir un impact significatif sur la santé mentale et professionnelle. Le “syndrome de l’imposteur” génère du stress, de l’anxiété et peut mener dans les pires des cas à l’auto-sabotage, par peur de l’échec ou de l’exposition. Il pousse aussi à un perfectionnisme excessif, où chaque tâche doit être réalisée sans la moindre erreur, au risque d’épuiser la personne concernée. 


Un consultant expérimenté, par exemple, peut se sentir obligé de sur-préparer chacune de ses interventions, passant des heures à vérifier des détails insignifiants par peur d’être pris en défaut. À terme, ce fort sentiment peut freiner l’évolution de carrière, dissuader de saisir de nouvelles opportunités et nuire à l’épanouissement professionnel.


Qui est concerné par le “syndrome de l’imposteur” ?


Y a-t-il des des profils les plus touchés que d’autres par le syndrome de l’imposteur ?


7 personnes sur 10 sont touchées (Big Media / BPI France). 


Par ailleurs, une étude a révélé que 62 % des managers en France souffrent de ce  syndrome, avec une légère prévalence chez les femmes managers (66 %) par rapport aux hommes (60 %) (Culture RH), quel que soit le niveau de compétence ou d’expérience, ou le milieu professionnel.


Cependant, certains profils sont plus susceptibles d’y être confrontés, en raison des attentes élevées, des stéréotypes ou du contexte dans lequel ils évoluent :


  1. Les cadres et dirigeants sont particulièrement exposés, car ils portent une responsabilité importante et doivent constamment prouver leur légitimité. La prise de décisions stratégiques, la gestion d’équipes et la pression des résultats peuvent renforcer le doute intérieur. Surtout lorsqu’ils se comparent à d’autres figures de réussite. 

  2. De même, les nouveaux promus, jeunes managers et entrepreneurs sont également très touchés. Lors d’une prise de poste ou du lancement d’un projet, l’absence de repères et l’apprentissage en situation réelle peuvent accentuer l’impression de ne pas être à la hauteur. 

  3. Certaines études montrent que les femmes, de manière générale, sont également souvent plus concernées par le syndrome de l’imposteur. Plusieurs facteurs sont évoqués, notamment le fait d’évoluer dans des environnements où elles sont sous-représentées qui renforce le sentiment de devoir prouver leur valeur en permanence. De plus, des études montrent que les femmes ont tendance à s’auto-évaluer plus sévèrement que les hommes et à attendre de remplir 100 % des critères d’un poste avant d’oser postuler, là où les hommes se lancent même si toutes les cases ne sont pas cochées. Le manque de rôles modèles féminins à des postes stratégiques peut également alimenter ce doute intérieur.

  4. Enfin, les personnes issues de parcours atypiques ou de milieux sous-représentés peuvent être particulièrement sensibles à ce phénomène – que ce soit en raison de son origine sociale, de son niveau de diplôme ou de son parcours professionnel non linéaire. Un salarié issu d’une reconversion sans diplôme prestigieux peut, par exemple, ressentir le besoin constant de prouver qu’il est aussi compétent que ses collègues diplômés d’écoles reconnues.


Bien que ces profils soient plus exposés, le syndrome de l’imposteur ne reflète pas un manque de compétence, mais une perception biaisée de soi-même. Comprendre ce mécanisme est la première étape pour mieux l’apprivoiser et s’autoriser à réussir sereinement.


Syndrome de l’imposteur ou l’illusion que seul soi doute


L’un des pièges du syndrome de l’imposteur est de croire que l’on est seul à ressentir ce doute permanent. 


Ce phénomène est amplifié par la tendance à ne voir que la confiance et l’assurance affichées par les autres, sans percevoir leurs propres doutes internes. On se compare alors à une image idéalisée de la réussite, oubliant que chacun traverse des périodes d’incertitude. En réalité, ce doute peut même être un moteur : il pousse à se remettre en question, à apprendre et à progresser. La clé est de ne pas le laisser devenir paralysant, mais d’en faire un levier pour avancer avec humilité et lucidité.



Comment bannir les doutes et s’autoriser à réussir ?


Prendre du recul sur ses pensées


Le premier pas pour surmonter le syndrome de l’imposteur est d’apprendre à prendre du recul sur ses pensées. Nos émotions et perceptions ne reflètent pas toujours la réalité. Il est essentiel de différencier ce que l’on ressent de ce qui est objectivement vrai : "Je me sens incompétent(e)" ne signifie pas "Je suis incompétent(e)". Ce sentiment de doute est souvent le fruit d’une autocritique excessive et d’exigences démesurées envers soi-même.

Plutôt que de laisser ces pensées négatives dicter nos actions, il est utile d’analyser les faits concrets : quels sont les succès que j’ai déjà obtenus ? Quels retours positifs ai-je reçus de mes collègues, clients ou managers ? Se reconnecter aux preuves tangibles de ses compétences permet de réajuster sa perception et de s’autoriser à reconnaître sa propre valeur.


Enfin, accepter que le doute fasse partie du parcours de tout professionnel est une étape clé. L’incertitude n’est pas un signe de faiblesse, mais une opportunité d’apprendre et de grandir. En remplaçant l’auto-sabotage par une posture plus bienveillante et réaliste, on ouvre la voie à une réussite plus sereine et pleinement assumée.


Se souvenir que personne n’est parfait 


Accepter l’imperfection comme un levier de progression


L’une des clés pour dépasser le syndrome de l’imposteur est d’accepter que l’erreur et l’imperfection font partie intégrante de tout parcours professionnel. Personne n’atteint l’excellence sans avoir connu des échecs, des doutes et des ajustements en cours de route. Attendre de soi-même une maîtrise totale et immédiate est non seulement irréaliste, mais aussi contre-productif, car cela alimente la peur de l’échec et freine la progression.

Les dirigeants et entrepreneurs les plus accomplis sont souvent ceux qui ont su transformer leurs erreurs en apprentissages.


C’est par exemple le cas de Rémi Boitier, ancien PDG de Gault & Frémont. Sans diplôme prestigieux, il a ressenti un complexe en accédant à des postes de direction. Après avoir surmonté le syndrome de l'imposteur, il a conduit son entreprise vers une croissance significative, atteignant un chiffre d'affaires de 63 millions d'euros en 2020.


Un autre exemple inspirant est celui de Gabrielle Duval, jeune pâtissière et fondatrice de "Madame Pâtisserie". Lauréate de l’émission Ose ta Boîte à 23 ans, elle a pourtant connu de nombreux doutes à ses débuts, notamment au moment de fixer ses prix. Le sentiment d’imposture l’a poussée à compenser par un perfectionnisme extrême. Et pourtant, malgré les peurs, elle a su affirmer sa légitimité et construire une entreprise reconnue.


De la perfection à l’amélioration continue


Plutôt que de viser une perfection inaccessible, il est plus efficace de se concentrer sur l’amélioration continue. Chaque expérience, même difficile, est une occasion d’apprendre et de progresser.


S’autoriser à être imparfait, c’est comprendre que la réussite repose avant tout sur la capacité à évoluer, à ajuster son approche et à tirer des enseignements de ses expériences. Plutôt que de se juger sévèrement à la moindre erreur, il est plus constructif de se demander : « Qu’est-ce que j’ai appris de cette situation ? ». Cette posture permet de renforcer la confiance en soi, de dédramatiser l’échec et de s’affranchir peu à peu du syndrome de l’imposteur.


S’appuyer sur son entourage et accepter les feedbacks


L’un des meilleurs moyens de combattre le syndrome de l’imposteur est de s’entourer de personnes bienveillantes et de confiance. Échanger avec ses pairs, ses mentors ou ses collègues permet de réaliser que l’on n’est pas seul à ressentir ces doutes. De plus, oser demander du feedback constructif aide à ajuster sa perception de soi : bien souvent, notre entourage reconnaît nos compétences bien plus justement que nous-mêmes. En intégrant ces retours avec ouverture, on apprend à voir ses forces avec plus d’objectivité et à progresser sereinement.


L’ultime preuve : agir malgré le doute


L’importance du passage à l’action pour dépasser le syndrome de l’imposteur


L’un des moyens les plus puissants de surmonter le syndrome de l’imposteur est de passer à l’action malgré les doutes. Agir, même lorsque l’on ne se sent pas prêt ou totalement légitime, permet de briser le cercle du doute et de la procrastination. Chaque petit pas, chaque tâche accomplie, est une preuve de sa propre compétence. L’action transforme la perception de soi et fait disparaître, petit à petit, l’illusion de l’imposture. En agissant, on se prouve à soi-même que l’on est capable, même si l’on n’a pas toutes les réponses ou certitudes.


Se faire accompagner pour avancer plus sereinement


Se faire accompagner par un coach peut être un véritable atout pour surmonter le syndrome de l’imposteur. Un coach aide à identifier et déconstruire les pensées limitantes, celles qui nourrissent le doute et l’auto-sabotage. Par exemple, un exercice très efficace consiste à tenir un journal de gratitude, où le client note chaque jour trois réussites ou points positifs qu’il a vécus. Cela aide à prendre conscience de ses accomplissements et à changer de perspective. Un autre outil couramment utilisé est la visualisation positive, qui permet au client de s’imaginer réussir avec succès et sérénité, renforçant ainsi la confiance en soi.


Grâce à des techniques adaptées, le coach permet de travailler sur la valorisation des compétences et la gestion des émotions. Cela peut inclure des exercices de réflexion sur les compétences acquises, comme une analyse SWOT personnelle (forces, faiblesses, opportunités, menaces) pour mieux se connaître et reconnaître ses talents. En parallèle, des techniques de gestion du stress et des exercices de respiration peuvent être intégrés pour mieux gérer les émotions liées au doute et à la peur de l’échec.


Enfin, en adoptant un regard plus objectif sur soi et ses succès, le coach accompagne dans le processus d’acceptation de ses réussites et de ses forces.



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